Le Kung-Fu se retrouve-t-il dans le domaine juridique ?
- Publié le :
- 8 juin 2022
- Type :
- Santé
- Écrit par :
- Marie-Sylvie BT
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Juriste depuis juin 2000, Marie-Sylvie tient le poste de secrétaire générale au sein d’une structure Mobility. Elle a successivement réalisé des missions d’audit interne, de préfiguration de DAF et d’expertise en conformité réglementaire dans le cadre de projets immobiliers et numériques.
Elle pratique le Kung-Fu depuis juin 2021.
La pratique du Kung-Fu trouve sens dans tous les domaines professionnels et donc, tout naturellement, dans celui du juridique. Alors que de prime abord, il ne pourrait y être fait référence de façon spontanée.
Car, la qualité essentielle d’un juriste est la créativité. Elle permet d’anticiper toutes les éventuelles possibilités (de la pire à la meilleure) pour y faire face, s’en servir ou s’en prémunir en fonction du contexte.
Alors, qu’apporte le Kung-Fu ?
Dès que j’ai commencé la pratique du Kung-Fu, j’ai perçu rapidement, notamment par le biais des cinq animaux, des techniques stratégiques utiles en complément de la maîtrise des dispositions légales. En effet, la maîtrise de l’enchaînement des arguments et l’effet cause/conséquence permet d’aboutir favorablement à une solution lors de négociations contractuelles laborieuses ou d’affaires en contentieux.
Sans vouloir trop détailler, car cela péjorerait toutes découvertes à venir pour les nouveaux arrivants, le Kung-Fu affecte des qualités à cinq animaux (ce qui fait lien avec la nature) : courage, maîtrise de soi, sagacité, diplomatie et solidité. Cette simple énumération suffit à comprendre toutes les combinaisons possibles, accessibles pour faire face aux situations de vie en adoptant des postures adaptées au contexte : fermeté, force, équilibre, agilité, calme, rapidité… Or, un dossier dans le domaine juridique se gagne par la ténacité, la précision, la compétence, l’écoute, la rigueur, l’analyse, la synthèse et la diplomatie. C’est dire si le Kung-Fu est très utile. Car, l’adaptation aux situations de vie n’est pas toujours simple, cependant elle est fondamentale pour orienter et résoudre une situation. Elle impose de connaître objectivement la situation avec ses atouts et faiblesses, et les parades à mettre en face.
Comment se déroule la pratique et quels en sont les apports directs ?
Tout l’intérêt de la pratique du Kung-Fu est de constater que chaque séance apporte un petit plus, permettant au corps d’acquérir des techniques/réflexes, au mental de se positionner dans des situations variées et donc de se projeter / d’anticiper. À chaque séance, une technique est travaillée et répétée. Cela varie en fonction de chacun avec, souvent, comme ligne directrice : la technique de l’impact, l’équilibre, la vivacité, la rapidité, la précision d’exécution… par le travail des postures et l’apprentissage des formes.
Car, si la pratique du droit revêt un combat particulier qui peut être qualifié de « sans contact physique » avec le souhait voire l’envie de gagner (en particulier certains dossiers sensibles), le Kung-Fu propose un autre type de combat dont l’objectif est de progresser avec les frères et sœurs d’armes en toute bienveillance, dans le respect de valeurs. Permettez cette digression, mais, je ne pense choquer personne en précisant que certaines pratiques juridiques devraient s’inspirer de la culture du Kung-Fu.
Également, dans la salle, est affichée la Règle de Jade. J’apprécie de relire régulièrement une à deux règles, car, comme dans la pratique du droit, il est indispensable de se poser sur les fondamentaux pour les ancrer. La relecture le permet. De même, la répétition des gestes est indispensable en Kung-Fu afin de mettre en place des réflexes.
Par ailleurs, j’ai constaté que le Kung-Fu répond à l’appétence des hommes et des femmes de tous âges (adultes, adolescents et enfants). D’ailleurs, une des raisons évoquées est intéressante et est à mettre en parallèle avec la légitime défense telle que définie par les textes légaux. En 2022, la légitime défense permet de se défendre, de protéger quelqu’un ou un bien lors d’une attaque immédiate par une personne. Pour que la légitime défense existe, cinq conditions doivent être réunies : attaque injustifiée, défense pour soi ou pour une autre personne, défense immédiate, défense nécessaire et défense proportionnée.
C’est dans cet esprit que le Kung-Fu est enseigné. Il s’agit de renforcer la confiance en soi en travaillant des réflexes de parades à des attaques extérieures imprévisibles. Les caractéristiques du style Pak-Mei sont le court trajet et l’explosivité, favorisant ainsi une réponse rapide et efficace à une attaque proche pour se défendre.
Enfin, je constate que l’apport du Kung-Fu à titre personnel s’opère déjà avant une séance, car il est fréquent qu’en cheminant vers l’École, une coupure avec le quotidien se fasse naturellement. Ensuite, au cours de la séance le corps et le mental se concentrent en totalité sur la pratique du Kung-Fu. Enfin, après la séance, une réappropriation du quotidien se fait avec « un prisme de lecture teintée des couleurs du Kung-Fu ». Un lien se fait et cela n’est pas dû au hasard. Un assemblage s’opère par des énergies à la fois yin/yang (apaisement et force). Par parallélisme, les meilleurs accords en droit sont équilibrés pour les parties prenantes, entraînant pérennité et sérénité.
Pour conclure, certes le prisme juridique a été celui qui m’a permis d’expliciter certains apports de la pratique de Kung-Fu cependant, le Kung-Fu apporte bien au-delà de sa pratique professionnelle. C'est une chance que de pouvoir accéder à ce puits de connaissances qui s'avère être utile pour poursuivre, quel que soit son métier et son chemin de vie déjà accompli.
Symbole de la justice
Cette illustration est la Déesse grecque, fille d’Ouranos et de Gaïa (respectivement le ciel et la terre), Thémis représente la Justice immanente et l’ordre établi. En grec, Thémis signifie d’ailleurs « loi divine ».
Épouse et conseillère de Zeus, elle reste à la droite de son trône. Elle veille au bon rapport des dieux entre eux et a le don de prédire l’avenir.
Son équivalent dans la mythologie romaine est Justitia.
Allégorie de la Justice et du droit, elle est généralement représentée avec une épée ou un glaive à la main, symbole du châtiment, une balance dans l’autre, pour l’équilibre qu’elle maintient, et les yeux bandés en signe d’impartialité.
Tout comme dans les philosophies orientales, chacun de ces symboles possède une signification bien précise :
La balance
Elle fait référence aux notions d’équilibre, d’harmonie et d’ordre.
La balance caractérise ces trois aspects et les matérialise en trois interprétations différentes suivant l’inclinaison des deux plateaux. C’est sur ce mécanisme de la pesée que ce symbole s’est construit à travers l’Histoire.
Si les décisions de Justice étaient allégoriquement stables sur le balancier, elles étaient automatiquement considérées comme équitables.
Le glaive et l’épée de justice
Ce sont avant tout des symboles de puissance qui se démarquent de la balance, symbole d’équité non-violent.
Sans force pour appliquer les décisions, la balance est inutile, ces deux armes symbolisent cette fonction. Elles sont des instruments de la vérité agissante ; à ce titre, elles rappellent pour les professionnels du droit que le pouvoir de juger consiste à examiner et peser, mais aussi trancher et sanctionner.
Le bandeau
À part l’impartialité, il permet à la Justice de ne pas voir les personnes qui se présentent devant elle. Ainsi, allégoriquement, la Justice ne peut ni deviner de quel côté penche la balance ni trancher par le Glaive dans la bonne direction : elle devient alors seulement mécanique.
Comprise de manière négative, cette conception peut renvoyer à une Justice aveugle aux réalités de la société et peu préoccupée par les situations personnelles des justiciables. Pour éviter cela, le principe d’équité retire temporairement le bandeau des yeux de la Justice pour que celle-ci regarde pleinement les personnes auxquelles s’adressent les règles de droit et agisse en conséquence.
Fine couche de lin recouvrant les yeux de Thémis, le bandeau est clairement une représentation de l’impartialité.
La Justice se doit d’être rendue objectivement, sans faveur ni parti pris, indépendamment de la puissance ou de la faiblesse des accusés.
La cécité est alors la meilleure façon de garantir cette impartialité.